lundi 12 mai 2014

Rythmes et prises de décisions...

11Mai, camp 22
Distance du jour : 0
Distance totale : 1525 km
Même position que la veille. Pas de progression pour raison de pétole absolue

Notre rythme de progression et de vie sont tous deux clairement lié aux conditions météo. Il n'ont donc rien de définis, de déterminé par avance. Et c'est là une difficulté : à nous de nous adapter, d'être malléables. Une journée pourra s'étirer sur 30 heures si le vent autorise une bonne progression. Mais une période de repos entre deux étapes pourra aussi être très courte si les conditions ne sont pas propices et qu'il faut essayer de tirer profit des créneaux les moins mauvais...

Mais les rythmes diffèrent aussi entre nous. Un pourra avoir besoin de plus de sommeil, un sera "plus du matin", l'autre du soir ; l'un aura envie de s'arrêter, l'autre de poursuivre...
Sous voiles également, les rythmes sont rarement tout à fait identiques. Nos poids diffèrent suffisamment pour que l'on n'ait jamais tout a fait le même ressenti sous une même aile : lorsque l'un est bien toilé, l'autre se sent souvent surtoilé. Et lorsque l'autre est bien toilé, le premier se sent souvent sous-toilé... Or, ces petites différences ont une incidence sur le choix de l'allure et du cap suivi, sur la vitesse de progression. Et des vitesses de progression même légèrement différentes ne sont pas toujours simples à gérer, surtout pour celui qui se trouve derrière (qu'il aille d'ailleurs plus vite ou plus lentement que le premier)... Tout est donc question d'ajustement permanent en matière de rythme...

De la situation météo observée ou annoncée (Marc, notre routeur, nous adresse quotidiennement un bulletin détaillé), des analyses que chacun se fait des situations découlent des souhaits, des choix et des prises de décisions. Pas toujous évident d'être au diapason ! Pas facile non plus de faire les bons diagnostics et donc les bons choix. Nous tentons en permanence de décrypter le fonctionnement aerologique de la calotte, mêlant nos observations, nos connaissances, les prévisions annoncées. Mais force est de constater que le système est complexe. Et il nous arrive fréquemment de nous fourvoyer totallement dans nos décisions.

Il y a deux jour, nous sommes restés sous la tente alors que nous aurions peut-être pu exploiter un vent faible et grappiller les kilomètres. Ce matin, après avoir peu dormi, nous avons décampé, pour constater que les 10-12 km/h de vent mesuré au sol n'était pas plus élevé 50 mètres plus haut, et que par conséquent, nos voiles ne tractaient pas. Nous avons replanté le camp 300 mètres plus loin que la veille...

Il n'y a quasiment pas d'air aujourd'hui à notre position. C'est suffisamment rare pour nous l'evoquions. Les previs pour les jours à venir ne sont pas les plus rassurantes. Le maelström est davantage dans nos pensées que sur la glace...

PS :
Nous tenions à saluer très amicalement et à remercier grandement :
- Damien Fourcy, qui nous a donné accès à divers outils permettant l'analyse de l'état de surface de l'inlandsis et des glaciers afférants via l'interprétation de photos satellitaires. Damien, sincèrement merci pour ton implication et le boulot effectué :-)
- La sympathique équipe des Flying Frogs (traversée Narsaq - Kangerlussuaq en kite en 2006), en particulier Bernard Schmidt (notamment pour la transmission d'informations relatives aux différents itinéraires de sorties de la calotte sur sa façade ouest) et Frédéric Donze.
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Envoyé de mon téléphone Android avec K-9 Mail. Excusez la brièveté.

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