mercredi 30 avril 2014

Couchés, pas bougés ! (ouaf)

30 avril, Jour 12
Distance du jour :0
Distance totale : 505 km
Même position que la veille, pas bougé

Confiance, patience, prudence et détermination...
Ce sont les mots que nous adressent Sylvie ma compagne.
Pour moi, ils n'ont pas tous une valeur identique dans notre contexte.

La détermination est probablement la pierre angulaire d'une expé longue et ambitieuse. avoir pour objectif de progresser plus de 100 km quotidiennement quelque soient les conditions n'est pas une gageüre (cette difficulté nous étreint d'autant plus que nous nous sommes restés sous la tente aujourd'hui) et exige de se (re)motiver en permanence. Souvent pour grappiller des kilomètres supplémentaires alors qu'on a déjà sa dose d'efforts et de contraintes de toute sorte, et qu'on aspire qu'à un peu de repos sous la tente. Tous les jours pour sortir du duvet et se mettre en ordre de marche, ce qui prend un temps fou, au delà de ce qu'on peut bien s'imaginer.

Prudence est probablement le mot le plus ambigu pour moi, dans notre contexte. Il est évident que nous devons l'être, et nous le sommes. La prise de risque (corolaire de la prudence) est aussi une appréciation très personnelle (et qui, par conséquent, diffère souvent entre nous).

Nous sommes aujourd'hui encore dans la "tempête". La question de lever le camp s'est forcément posée en chacun d'entre nous. Mais l'énergie nécessaire à déployer pour cela a eu raison de notre volonté. Dommage ? Pas sûr, car en cette fin de journée, le vent dépasse encore les 60 km/h en rafales, la visibilité est mauvaise, l'air humide nous aurait rapidement transformé en glaçons...

La chevauchée dans la tempête


29 avril, jour 11
Distance aujourd'hui : 70 km
Distance totale : 505 km
Position : 65.379N, 47.100W, alt 2180m
Temps de progression : 3h

Pour ce soir notre routeur météo Marc nous avait prédit une petite tempête. Il nous avait dit : "faites votre journée le  plus tôt possible, pendant que les vents sont modérés, et soyez prêts et bien amarrés pour la tempête de fin de journée".

Nous avons bien sûr pris ce super conseil très sérieusement, et en même temps nous n'avions pas tellement envie de remultiplier les loops  sur nos plus gros kites pour avancer comme des galériens. Alors nous avons plutôt fait l'inverse : nous avons préféré attendre que les vents ne durcissent pour sortir nos voiles Beringer.

En à peine 3 heures nous avions parcouru 55km avec la Beringer 8m2 avec des vents constants de 50 km/h, et 15 autre skm avec  la Beringer 5m2, quand les rafales montaient jusquà 70 km/h. Après une progression si rapide, nous avions quelques regrets à nous arréter. Mais ces conditions de vents de plus en plus forts commencaient à nous poser la question de la résistance des cordons de la voile avec la friction de ces si lourdes pulkas. Mais surtout, nous devions être sûrs de nous arrêter `temps pour monter un campement bien fait et suffisamment solide.

Les prévisions se sont vérifiées pendant la nuit. Malgré un bon mur de neige pour protéger la tente, il nous était impossible de dormir sans boules quies.

Sur la photo vous voyez mika disparaître dans le blizzard qui se lève. Même avec une super résolution photo on ne pourrait toujours rien voir de plus. Ce qui est tr`€s spécial dans ces conditions, c'est de pouvoir avancer en plein soleil pendant un moment, puis en plein blizzard le moment d'après.

Le vent devrait faiblir cette nuit et demain ; nous espérons bien tirer avantage du réveil de cette tempête. Bon, pour le moment en ce 30 avril, nous sommes plutôt cloîtrés dans la tente.

Les voiles Beringer skisails : Dévelopées par Wolf Beringer il y a au moins 30 ans, elles ont ceci de spécial que la barre est en direct liaison avec les brides (seulement quelques mètres de long), ce qui détermine la voilure. Contrairement aux autres kites cela a une influence directe sur l'angle d'attaque de la voilure, et non sur la ligne directionnelle et de control. La direction d'une Skisails est contrôlée grace à la torsion de la bar en fonction du kite. Le controle de l'angle d'attaque de la voilure donne un meilleur controle de la puissance du kite. Dans des conditions de vents forts, ca a l'avantage de pouvoir rel^cher toute la traction d'un seul coup. En plus de leur excellent comportement face au vent, cela en fait la arfaite voile de tempête. L'inconvénient de cette voile est qu'on ne peut pas compenser en faisant des loops pour avancer lorsque le vent est faible, à cause des cordons assez courts, et du système de contrôle.
Pendant sa traversée historique du Groenland est-ouest en 1888, Nansen utilisait une voile conventionnelle. La voile Beringer Skisails ont été à priori les premières voiles "modernes" utilisées pour la traversée du Groenland en 1993 par les frères Messner : 1800 km entre Isortoq et Qaanaaq, en à peine un mois.

mardi 29 avril 2014

80... Parce qu'il le faut bien !

28 avril, J10
Distance du jour : 83 km
Distance totale : 435 km
Position : N64.748 W47.193
Alt 2265 m
Temps de progression : 7 H, voile utilisée Flysurfer Speed 3 19

Arrrgh ! Ça n'avance décidément pas comme ça faudrait... Après une nuit courte et un départ plus "matinal" (11 h), nous comptons pas mal sur le flux d'ouest annoncé par notre routeur. Mais rien n'y fait : la combinaison d'un vent faiblichon, la poudreuse récemment tombée et le poids des pulkas nous obligent à une progression très laborieuse : aucun moyen de caler les voiles, il faut se résoudre à faire des loops d'ailes, 3 pour gagner 100 mètres, faites le compte pour avancer de 83 km (le premier à nous envoyer la réponse aura un kilomètre de loops dédicacé ;-).

Si le vent ne nous permet pas de caler nos 19 m2 de toiles, en revanche il pousse suffisamment fort dans la "fenêtre" pour nous envoyer dans une direction qui n'est pas la nôtre à chaque tour d'aile. Et comme nous sommes des garçons entêtes, nous nous opposons à cette traction. Résultat, nos hanches (qui supportent les tractions antagonistes des voiles et des pulkas) encaissent et en pâtissent... 7 heures de ce régime, à une vitesse moyenne d'à peine plus de 10 km/h, c'est juste fatiguant, très laborieux et frustrant...

Pourvu que les jours qui suivent ne se ressemblent pas...

PS : Rom (thanks guy) nous a transmis vos messages. C'est vraiment avec beaucoup de plaisir que nous les lisons après une plus ou moins rude journée au grand air, continuez, ça nous "pousse". Difficile de vous repondre et même de vous remercier nommément, mais c'est bon d'avoir de vos nouvelles, amis des Hautes-Alpes, de Grenoble, d'Annecy et d'ailleurs. Nous lisons attentivement vos remarques a propos du blog (Thierry, Laurent, Varun...) et nous allons essayer d'en tenir compte. Thierry : on pense évidemment à toi. Scott /Admunsen ? Qui vivra Verra ;-)

lundi 28 avril 2014

Les grands lacs


27 avril, jour 9
Distance aujourd'hui : 82 km
Distance totale : 352 km
Position : 64.0529 N 47.8048 W, alt 2090m

De nouveau nous avons démarré très tard, vers 17h, afin de profiter des vents catabatiques de la soirée et de la nuit. Comme nous le disions hier il semble que ces vents sont les plus propices lorsque les températures descendent, donc le soir et la nuit. Mais aujourd'hui nous regrettons un peu d'avoir attendu aussi longtemps avant de commencer à skier, car pour le plus gros de la journée les vents avaient l'air d'être suffisants pour nous faire avancer. 5 heures de kite avec la speed 3 de 19m2 (incluant d'innombrables loopings avec la voile) nous ont permis de gagner 82 km. Les vents dominants allaient veres le sud ; la progression avec des vents de queue n'est pas toujours facile.

Demain les prévisions météo annoncent des vents de l'ouest, nous allons donc en profiter pour partir tôt car nous craignons qu'ils s'opposent aux xatabatiques de fin de journée.

Nous avons passé pas mal de dépressions, qui ressemblaient à des lacs formés de la fonte. Cet icebergs debout sur la photo a l'air de confirmer notre théorie...? Les premiers sastrugas nous rappellent gentiment que ce ne sera pas toujours facile d'avancer que ces quelqes derniers jours.
Heureusement pour l'instant ils étaient petits.

Nous avons monté le camp proche de la lattitude de Nuuk, la capitale du Groenland, et de celle de Reykjavik (salut à Laurent, notre coordinateur logistique, basé à Reykjavik). Le Groenland s'étend donc beaucoup plus au sud que l'Islande !

dimanche 27 avril 2014

les Bibendums sont de retour sur la calotte !

26 avril, jour 8
Distance du jour : 88 km
Distance totale : 270 km
Position : N63.314, W47.881, alt 2140 m
Temps de progression : env 7 H 30
Voiles utilisées : Speed 19 et 10, vent 12 à 30 km/h

Dans cette partie du Groenland et à cette période de l'année, il y a encore une nuit, certes courte (environ 4 à 5 h), mais qui détermine tout de même pas mal l'aérologie des lieux : le refroidissement nocturne génère un écoulement plus consistant de l'air à la surface de la calotte (vents catabatiques) entre 19 h et 10 h le lendemain.
Dans l'après midi, ces vents là sont quasi inexistants, aussi nous sommes contraints à une pause plus ou moins longue entre l'essoufflement du catabatique précédent et l'arrivé du nouveau (pause certes au moment le plus chaud de la journée, mais comme nous ne pouvons nous offrir le luxe de monter la tente pour une pause à durée indéterminée, pause dehors...).
Reste la solution la plus efficace sur le plan aerologique : kiter de 19 à 10 h. Mais sur les plans de la gestion de la concentration, du risque, de la régulation thermique, cette solution là est la plus compliquée.
Aussi sommes nous pour le moment dans un entre-deux, avec les inconvénients qui vont avec : on progresse péniblement l'après-midi, pas mal en soirée et un peu tendu une partie de la nuit. D'où la difficulté à être efficace suffisamment longtemps pour annoncer des kilométrages plus conséquent pour le moment...

Nous en profitons pour faire un clin d'œil à notre ami Arnaud "Nono" Noël, qui avait assuré le relais des quelques infos que nous avions envoyé lors de notre traversée sud-nord du Groenland en 2008.
Ce coup-ci, Spécial big up à
- Laurent, notre coordinateur islandais, qui nous permet de vous faire lire nos petites bafouilles quotidiennes (c'est lui qui assure les traductions des news sur les versions française et anglaise)
- Rom et Rémi pour la gestion du compte Latitudes.Nord sur FB
- Thomas qui assure le report de notre progression quotidienne sur les cartes dans l'onglet progression de nos sites.
- Sylvie qui "espionne" nos amis et "concurrents" belgo-canadien et nous permet ainsi de nous sentir un peu moins seuls sur la glace ;-)
Sincères merci à vous tous les amis...
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Envoyé de mon téléphone Android avec K-9 Mail. Excusez la brièveté.

samedi 26 avril 2014

Nous prenons de la vitesse


25 avril, jour 7
Distance aujourd'hui : 104 km
Distance totale : 182 km
Position 62.5342N, 47.6857W, alt 1900m

La prévision étant plutôt bonne pour la fin de journée, nous avons démarré doucement. A 13:30 environ nous avons sorti les Speed 3 de 19m2, et avons pu parcourrir facilement 35 km. Nous avons profité des belles vues sur les montagnes cotières et les nunataks vers l'ouest - certainement pour la dernière fois pendant un long moment ! Vers 15:30 le vent a chuté ; nous en avons profité pour faire une pause déjeuner.
Ensuite pendant près de 15km il nous a fallu faire des loopings avec les kites sans arrêt pour continuer à avancer, avant que le vent ne merue totalement vers 17:30. Pendant 2 heures Mika a fait des sudokus - imaginez le assis sur sa pulka, super concentré, le crayon à la main, au milieu d'un désert de glace, en train de se prendre la tête sur un sudoku !
Après cette longue attente le vent s'est réveillé, et nous avons pu glisser 50 km supplémentaires. La lumière du jour tombait doucement, nous atteignons en douceur des vitesses proches de 40km/h (20km/h en moyenne). Le vent soufflait alors `plus de 35km/h (avec des pointes à plus de 40 ; nous avons poussé alors les limites de la speed 3 19m2.
La prochaine journée s'annonce bien de nouveau ; nous avons monté le camp après plus de 100km parcourus aujourd'hui.
Ca y est nous avons enfin l'impression d'être partis !
Nous sommes maintenant à environ 1900m d'altitude, et nous montons toujours. Mais les pentes sont devenues très douces.
Le paysage n'est pas plat pour autant : la calotte ici est jonchée d'ondulations, de tailles et largeurs hallucinantes ; nous avons l'impressions d'escalader des montagnes et de traverser des vallées.

PS : nous avons croisé des traces de renards ; le courageux animal était en route pour l'est de la calotte.


vendredi 25 avril 2014

"Loose Day"

24 avril, J6.
Distance du jour : 0
Distance totale : 78 km
Même position.

Après s'être couché un peu tard la veille, lever pas assez prompt pour profiter de la fin de l'épisode venté de la nuit. Mais ayant tout de même plié le camp, nous passons 8 h assis ou couchés sur les pulkas en espérant voir le vent arriver. Vers 20h, un brouillard givrant s'installe, le vent ne dépasse pas les 5 km/h. Las, on plie la voile et on remonte le camp à quelques mètres du précédent...

Après le repas du soir, je me sens soudainement mal : impression de chute de tension, légères nausées, pouls élevé, pas loin du malaise, j'ai le réflexe d'ouvrir la porte de la tente pour y faire rentrer de l'air. Cornelius ressent sensiblement les mêmes symptômes.
Nous comprenons rapidement que dans notre tente relativement hermétique, particulièrement ces jours sans vent, le renouvellement de l'air intérieur est insuffisant pour un bon fonctionnement du réchaud. D'autres éléments auraient d'ailleurs du nous mettre la puce à l'oreille ces 2 derniers jours : la flamme du réchaud ne faisait pas toujours une combustion complète, signe d'un manque d'apport en O2. Ces derniers jours, nous ressentions également de légers maux de tête au réveil...
Tous les signes d'un début d'intoxication au CO. Un mal assez récurent en expé polaire et dont nous allons particulièrement nous méfier désormais.

jeudi 24 avril 2014

Nous avancons doucement, mais sûrement


23 avril, jour 5
Distance du jour : 32 km
Distance totale . 78 km
Position : 61.6082N, 47.3536W, alt 1 660m

Après la session de nuit d'hier, nous nous sommes offerts une matinée de repos dans la tente, en attendant que le vent se réveille.

C'est en fin d'après-midi, vers 16h30, que nous avons finalement pu sortir les kites (le speed 3 de luxe, 19m2 de voilure).  Les vents d'est, de 20km/h, étaient juste ce qu'il fallait pour traîner nos pulkas, et avancer tranquillement dans la bonne direction.

 Puis le vent a faibli, il nous a fallu allonger les lignes (de 21m à 33m) ; du coup il fallait sans arrêt faire des loopings avec les kites pour continuer à avancer. Ca a bien faillit clôturer la journée.
Mais de nouveau le vent s'est réveillé, et on a pris 20km de plus.

 Alors, à cause des sommets de l'ouest tout près, la lumière a diminué, la température a chuté ; nous avons monté le camp à 21h30, après 32 km de progression, et un gain d'altitude de près de 300m.

mercredi 23 avril 2014

Ambiance sauna sous la tente

A defaut d'une photo de kite de nuit, voici une photo de l'ambiance du jour sous la tente qui absorbe bien le rayonnement solaire en depit des chutes de neige. Oui, le thermometre indique bien plus 20 degrees Celsius et Mika se prelasse en slip...


Kite de nuit !

22 avril, jour 4
Distance du jour : 24 km
Distance totale : 47,5 km
Position : N61.332, W047.201, alt 1370 m

Hier, grosse journée... sous la tente pour raison de franche pétole. Ambiance sauna sous la tente. Avons profité de cet arrêt pour atteler nos pulkas en mode catamaran (le système d'amarrage des pulkas a soigneusement été préparé par notre partenaire Roger Daynes / Snowsled), signe que nous ne comptons plus tracter nos pulkas à la force du jarret.

Un vent de ENE s'installe vers 19h, à 22h30 nous sommes en piste pour un petit run de 4h à la frontale sous de bonnes averses de neige (visibilité médiocre, la frontale éclairant d'avantage les flocons que la voile...), qui nous fait encore grignoter les précieux kilomètres vers le plateau et 500 nouveaux mètres de dénivelé.

Nous devons nous extirper de cette excroissance que fait la calotte en son extrémité SW. Zone peu soumise au régime des catabatiques, il faut prendre le vent quand il est là, même s'il faut pour ca lutter pour caper correctement. Ça devrait mieux dérouler d'ici quelques 10aines de kilomètres...

Spéciale dédicace à Clotilde pour son foie gras que nous avons englouti sans autre bon prétexte que celui se régaler. Merci a toi.
La précédente dédicace (peut-être pas très claire) était dédiée a notre ami Hervé "350" Doux. Nous y pensons toujours fort souvent.
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mardi 22 avril 2014

Détente au soleil



Hier nous avons enfin pu trouver du vent avec nos kites ; même si nous n'avons pas avancé énormément, nous avons pu nous élever un peu en altitude, tout en glissant au vent. Cela devrait nous rendre la tâche un peu plus facile ; les pentes sont plus douces, les températures plus basses, et les vents meilleurs.
En ce moment le vent du nord est est trop faible pour nous permettre de maintenir le bon cap tout en traînant nos pulkas. Et après les sessions de kite d'hier, nous n'avons clairement plus trop envie de traîner les pulkas par la force.
Profitons de cette acalmie pour recharger les batteries, nous reposer, et vous envoyer une photo de Mika en train de tirer sa pulka vers le haut de la langue de glace au dessus du fjord Qaleralik (qu'on voit en arrière plan).
Nous espérons de nouveaux vents intéressants ce soir et demain matin afin d'atteindre le plateau et notre altitude idéale de croisière à 2000-2200m.




lundi 21 avril 2014

Un bon pas vers le plateau !

21 avril, J3
Distance du jour : 16,3 km
Distance totale: 23,7 km
Alt : 840 m
9h de progression.

Au réveil, le vent du nord est bien là comme nous l'a annoncé Marc, notre routeur météo. Mais sensiblement plus fort que prévu. Après une tentative vite avortée en Beringer 8, nous passons en Speed 10. Gros job pour remonter a contre-vent et à contre-pente avec nos 2 pulkas au cul. Il nous faut tirer de larges bords de plusieurs kilomètres

A 15h, nous avons gagné seulement 300 m de dénivelé et fait 7 km dans la direction du nord (nous avons beaucoup plus de km en réalité).
En fin d'après-midi, le vent prend quelques degré dans l'est, amenant des grains mais nous permettant de mieux "caper" et de gagner des kilomètres plus facilement.
Fin de journée a 19h30.

dimanche 20 avril 2014

Hissage du matériel


Jour 2
Position 61.0482N / 46.8423W
Distance du jour : 3,2 km
Distance totale : 6,9 km
Altitude 390 m

Nous avons une nouvelle fois passé la journée à tracter notre matériel (180 kg chacun) sur les langues de glace en direction de la calotte. Nous avons 2 pulkas chacun, et les pentes sont encore très raides ; nous ne pouvions déplacer qu‘une pulka à la fois. Chaque mètre parcouru compte à ce stade ! Nous avons atteint l‘altitude de 390 m ; nous espérons que cela nous rapproche des vents, et que nous pourrons enfin utiliser nos kites.



Demain matin, avec un peu de chance...
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samedi 19 avril 2014

Départ réussi en dépit des incertitudes d'englacement du fjord Qaleralik


J1
Distance du jour : 3,7 km.
Distance totale : 3,7 km
61.0312N, 46.7952W, alt 160 m


Départ au ponton de Narsaq. Laansinnguaq, pilote de la vedette 'Tattak' de Blue Ice Explorer, nous emmène à notre point de départ au fond du fjord Qaleraligd. A l'arrière plan, un des cargos de la Royal Arctic Line par laquelle nous avons affrété notre équipement.

Dépose par bateau sur la banquise au fond du fjord Qaleralik après avoir zigzagué dans les glaces dérivantes. 

Sur la banquise du fjord Qaleraligd

Après 1,8 km de plat, tractons une à une, dans la pente raide d'accès à la langue glaciaire, nos pulkas enormissimes. Puis hissage jusqu'au point où nous avions mis le 1er camp en 2008 en 2 aller-retour. Temps de marche :7h. Couchés éreinté... 



Spécial dédicace à Hervé Doux.

vendredi 18 avril 2014

Pas de départ en expé un Vendredi Saint !

Ce matin, départ repoussé en raison d'une mer encore un peu formée et d'un risques d'embruns givrants... A moins que la raison en soit ailleurs : c'est aujourd'hui Vendredi Saint (le vendredi qui précède Pâques) et c'est, ici comme dans toute l'Europe du nord, un jour férié.

Donc départ demain "inch allah", et en attendant, "peaufinage" des préparatifs, méga-siestes et entrainements sudoku. Dur dur ;-)

La météo annonce un retour vers les hautes pressions (très peu de vent, beau, froid) pour les jours à venir. La mer est d'ailleurs d'huile dès la mi-journée...
Dans ces conditions, peu probable que les voiles soient de la partie les tous premiers jours. Va falloir transpirer...
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jeudi 17 avril 2014

Dans les starting block !

Ces 2 derniers jours furent encore bien busy. Mais nous commencons a y voir clair dans les preparatifs. Les pulkas ont ete chargees : nous sommes maintenant rassures, tout devrait rentrer dans les 1500 L que peuvent contenir nos traineaux.

Depart demain ou apres demain, en fonction des conditions meteo (une depression assez creusee est passee la nuit derniere sur le Groenland, temps de traine aujourd'hui, mer encore un peu agitee demain)...

Incertitude egalememt sur l'etat de la banquise cotiere au fond du fjord Qaleralik ou se fera la depose. Avec le coup de vent de la nuit derniere, sera-t-elle encore en place, pourra-t-on y prendre pied et rejoindre par la glace de mer le front du glacier.
Pas mal de questions et de doutes, mais des reponses prochainement...

mercredi 16 avril 2014

La barre est placée haut !

C‘est seulement une fois installés dans l‘avion, en survolant le Groenland que nous prenons pleinement la mesure de l‘évènement. Comme une grande grille où tout à une place très précise. Une demie solution n‘est pas une solution ; les „raccourcis“ pris montreront leurs mauvais côtés plus tard. 60 jours ou plus de „challenge“, et de „difficultés“, ce n‘est pas du gateau ! Même si nous avons une grande confiance en nos chances de réussite, nous comprenons bien la notion de défaite : Mika a échoué à terminer une des plus faciles grilles de sudoku emportées avec nous ; la barre est placée haut !

dimanche 13 avril 2014

C'est au pied du mur que l'on voit le maçon...

Il y a tant de choses que nous aurions aimé partager concernant la préparation de cette expédition. Malheureusement, depuis 2 mois, le temps nous a vraiment fait défaut, tant nous avons été occupés à gérer des dizaines de points de détails relatifs à la logistique du voyage. Mais à la veille du départ, il nous semble important de faire un point qui viendra clore la première partie de cette expé : les préparatifs. Car oui, aussi étrange que cela puisse paraître, nous pouvons dire que nous avons, à cette heure, parcourue une moitié de chemin vers notre objectif tant cette partie immergée de l'iceberg est fondamentale !

Ce projet d'expédition s'est décidé il y a 2 ans et demi (l'idée nous trottait dans la tête depuis plus longtemps encore). Nous y travaillons très concrètement depuis plus d'an et demi. Ces six derniers mois, la cadence des préparatifs s'est accéléré et nous avons consacré l'essentiel de notre énergie à cela, mettant entre parenthèse le reste de nos existences. Les 8 dernières semaines ont été intenses. Depuis 1 mois, ce sont entre 15 et 20 h (oui !) quotidiennement passés devant l'ordinateur et au téléphone, pour tenter de finaliser chaque aspect de notre entreprise. Un travail énorme, loin de l'image idyllique que l'on a d'une préparation d'expédition où l'on s'imagine les protagonistes peaufiner leur condition physique...
Mais non ! une telle expédition ne peut avoir une chance d'aller au bout que si l'ensemble des aspects logistiques a été soigneusement préparé, anticipé. Au risque de casser le mythe ou de vous décevoir, il faut bien dire les choses telles qu'elles le sont : c'est fastidieux, et ça se rapproche davantage du boulot d'un chef d'entreprise que celui d'un sportif de haut niveau... Mais c'est aussi ce qui explique qu'il n'y ait finalement pas tant de volontaires pour ce genre de baroudes... 

La concrétisation d'un tel projet est aussi le résultat d'un travail d'équipe et de l'énergie apportée par l'ensemble des personnes qui ont oeuvré à sa réalisation. 
- Nos partenaires bien entendu:
  • Snowsled
  • Flysurfer
  • Carnets d'aventures
- Mais aussi et surtout une foule d'amis et de connaissances dont nous avons sollicité les compétences pour trouver des solutions à toutes nos équations, en particulier
  • Laurent Jégu, coordinateur logistique
  • Romain Moissard, secrétaire association WOG, logistique France
  • Damien Fourcy, cartographie satellite
  • Paul Cohen, relais logistique Narsaq
  • Sophie Castet et Marie-Anne Magnan, prépa pharmacie
  • Olivier Nobili et Marie-Anne Le Van, dossier présentation
  • Ludo, magasin Vertige Montagne
  • Bruno Staïner, recherche de partenaire
  • Ramon Schoenmaker
  • Roger Daynes
  • Sylvie & Jean-Pierre Boileau 
  • et bien d'autres encore
- Egalement tous les sympathiques donateurs à l'association Wings over Greenland (il est toujours possible de d'apporter son coup de pouce)

 Qu'ils en soient tous ici très sincèrement remerciés. Ce départ leur est dédié.

Le départ (de l'aéroport de Genève) a lieu lundi 14 avril. Nous serons à Narsarsuaq, au sud du Groenland, le 15. Le départ de l'expédition à proprement parlé aura lieu dans les jours qui suivent, au niveau de la mer, au fond du fjord Qaleralik.

Nous ferons notre possible pour vous transmettre des nouvelles quotidiennes de notre progression depuis la glace de l'inlandsis.

On compte sur vous pour nous soutenir dans cette folle épopée. Restez connectés !


Flysurfer Speed3 19 DL



vendredi 11 avril 2014

'Blinder' ... Encore 'blinder', toujours 'blinder' !

'Blinder'...  Un leitmotiv, le maître-mot...

Evidemment, nos 'tuniques'' n'échappent pas à cette logique rampante et dévorante...

commençons par la tête : en plus d'un bonnet chaud pour le soir, d'une casquette pour la fin du périple (mi-juin, le soleil cognera fort), d'un casque pour kiter, 3 cagoules (2 chaudes et 1 fine) et 2 masques de ski entrent dans la 'valise' de chacun d'entre nous : ce sont les meilleurs atouts pour préserver nos visages des engelures... Et pas question de se trouver dépourvu de ces protections incontournables. Alors, on double...

Prenez les mains : mêmes constats, même combats. Les sous-gants, la 'base' puisqu'on ne les quitte pour ainsi dire pas. Du consommable, donc. Les gants, au minimum, on double, voire on triple ! des 'pas très chauds', des 'moyennement chauds', des 'très chauds'. Et puis les moufles et les surmoufles : on entre là dans l'équipement 'de survie' des doigts. Donc là, pas de tergiversations, on double, en cas de perte...

Prenons maintenant les pieds : vaste problème que ces extrémités là, les plus éloignées des centres thermo-régulateurs... Mal lotis avec ça : car pour pouvoir kiter des centaines de kilomètres dans les champs de bosses des sastrugies sans ralentir notre progression, il faut skier fort, agressif. Or, si les chaussures de ski que nous utilisons permettent cela, elles ne sont en revanche pas conçues pour isoler des pieds par des températures extrêmement basses. Nous avons longtemps cherché des solutions, fabriquant nos propres surbottes ou customisant celles trouvées dans le commerce. aucune solution satisfaisante jusque-là... ça va peut-être changer car nous avons cette fois découvert un produit qui semble bien plus aboutit et fonctionnel que ce qu'on a vu jusque là, et qui plus est conçu spécifiquement pour des chaussures de ski : une grande première ! Des surbottes en néoprène fabriquée par la marque 40 Below (tout un programme... qui pourrait bien être aussi le nôtre !). On va tester ça, on vous racontera.


Les surbottes en néoprène de la marque américaine Forty Below, spécialement conçues pour les chaussures de ski. Un atout supplémentaire indéniable : elles s'enfilent et se retirent très facilement...









Mais n'oublions pas le constat suivant : Une protection parfaite de toutes ces extrémités passe aussi (et surtout ?) par une isolation thermique réellement efficace des parties vitales (dont le buste, le ventre, le cou) mai aussi des jambes. C'est pourquoi, en dessous de -20° C, nous kitons en salopette et grosse veste en plume. Ultime rempart contre le froid, le meilleur gage de conserver une température centrale suffisamment élevée afin que le sang continue d'irriguer toutes les extrémités...

jeudi 10 avril 2014

"Sous les feux de la rampe"

Explorersweb est un site Web mondialement populaire pour tous les amateurs d'aventure ; il répertorie entre autre les expéditions en partance et donne des nouvelles de l'avancée de celles-ci.
 
ExplorersWeb nous a donc posé quelques questions au sujet de notre expédition et fait un joli petit article de nos réponses :  

Cornelius Strohm and Mika Chavarin to attempt Greenland Circumnavigation: ExWeb interview



En 2008, après 2200 km parcouru sur la calotte, nous avions atteint le village de Qaanaaq par la banquise du fjord Inglefield (ici, au-dessus du glacier Bowdoin). Cette fois, nous avons l'intention de pousser plus loin au-delà de 80 degrés de latitude nord, avant de revenir à l'extrémité sud du Groenland par la bordure orientale de l'inlandsis...

Entrainement à Finse, Norvège. Pour réaliser le tour de l'inlandsis groenlandais, nous misons sur l'utilisation de kites performants à caissons fermés (Flysurfer) pour exploiter efficacement les faibles vents catabatiques que nous rencontrerons tout au long de ce voyage gigantesque. Voile Flysurfer SPEED3 19 m2.



Entrainement à Finse, Norvège. Voile à caissons fermés Flysurfer SPEED4 10.

jeudi 3 avril 2014

Pulka : la valise du voyageur à ski

Equation délicate : nous voyagerons en totale autonomie, ce qui génère 2 contraintes majeures et antagonistes : 
- avoir les éléments pour remédier à une casse intempestive
- limiter le poids embarqué. 

Autant dire qu'il s'agit là d'un véritable casse-tête ! Pour chaque article, la même question se pose : "peut-il casser ?" La réponse est malheureusement rarement négative, et c'est au prix de pas mal de tergiversations, de réflexions, d'analyse, de discussions que l'on finit par trancher... 
Etonnamment, plus on a d'expérience, plus on a tendance à vouloir 'blinder' son équipement, à réduire le risque d'une perte ou d'une casse qui peuvent tout simplement signer la fin de l'aventure... Mais au moment de partir vient le verdict qui, lui, est sans compromission : le matériel rentre-il dans les pulkas ? Et si oui, sommes nous capables de les tracter ??

La pulka est la valise du voyageur à ski. Et quand le voyage et long et périlleux, mieux vaut que la valise soit volumineuse et robuste !
En 2005, une trio de jeunes norvégiens démontraient qu'il était tout à fait possible de réaliser de très longues traversées en snowkite avec des pulkas de taille classique et d'un coût tout à fait modéré. En 2008, nous avons nous mêmes expérimenté avec bonheur cette économie de moyen. 

Cette fois, notre chargement nous oblige à des tailles de pulkas plus importantes. Mais nous nous en tenons au même concept  et restons fidèles à la marque anglaise déjà utilisée sur les expés précédentes : Snowsled

C'est d'ailleurs une fidélité réciproque puisque le sympathique patron, Roger Daynes, de cette petite entreprise spécialisée dans la confection de matériel d'expédition polaire est un de nos rares partenaires et nous fournit le matériel.

Chacun de nous sera équipés de 
- 4 pulkas Ice Blue® Expedition pulk : nous emboitons 2 coques de pulkas l'une dans l'autre et confectionnons un attelage en assemblant côte à côte de 2 'piles' de pulkas. Intérêts du procédé : plus grande stabilité de l'attelage à grande vitesse dans les sastrugis (risque de retournement limité), rigidité des coques accrue, 1 jeu de 4 pulkas de rechange en cas de casse ou d'usure prématurée...


Nouvelle Ice Blue® Expedition pulk, avec une capacité de charge accrue.

- 2 sacs de chargement Snowsled hautement résistant, d'un volume de 350 L chacun.

Nouveaux sacs de chargement avec un volume de 350 l.



Un grand merci à Snowsled Polar pour le développement des grandes Ice Blue pulks en plastique et pour leur soutien de notre expédition!