lundi 27 janvier 2014

Toujours à propos de la sécurité : les ours polaires, le permis d'armes à feu...

"Toute expédition se rendant dans le parc national du Groenland [quart nord-est du Groenland] est tenue de posséder une arme à feu et des moyens de dissuasion des ours polaires".

Le risque d'une rencontre sur l'inlandsis est plus qu'improbable. Mais si nous devions rejoindre la côte est du Groenland pour une raison ou une autre, il ne serait alors plus négligeable... Nous n'avons de toute façon pas le choix : la règlementation en vigueur nous impose le port d'une arme à feu. Et nous venons d'en obtenir le permis.

"Tilladelse til ind og udførsel af vaben til Groenland inkl. nationalparken. Gyldig i perioden 10. April til den 30. Juni 2014 i forbindelse med Wings Over Greenland II under ref. Nr. A-14-23."

Qui se traduit par :

"Autorisation d'importer et d'exporter des armes à feu au Groenland, y compris dans le parc national. Validité : du 10 Avril au 30 Juin 2014 dans le cadre de Wings Over Groenland II, expédition sous Réf. No. A-14-23."




En 2008, nous avions importé une carabine depuis la France. Cette fois, nous en avons fait l'acquisition au Groenland, par le biais d'un ami résidant à Narsarsuaq [sud Groenland]. Au Groenland, il n'est pas nécessaire d'avoir un permis [excepté pour les personnes se rendant dans le parc national] pour porter une arme de chasse. Ces dernières sont en vente libre dans les petits supermarchés de chaque village...

Notre carabine :
Marque : Zastava
Modèle : M-70
Calibre: 30-06 Spring

Utiliser une arme à feu demande un minimum de pratique et des agissements très protocolaires [il y a bien plus à redouter d'un usage peu précautionneux d'une arme que de croiser le chemin d'un ours agressif...]. C'est un objet qui fait parti du quotidien pour toute personne se rendant régulièrement sur les côtes est et nord-ouest du Groenland... Mais la probabilité de devoir s'en servir est, dans notre cas, quasi nulle... Et ça n'est pas plus mal.

Les ours polaires sont protégés et ne peuvent être chassés ou tués par les touristes, sauf en cas extrême de réelle légitime défense et après plusieurs tentatives infructueuses d'effarouchement de l'animal

 

samedi 25 janvier 2014

Wings over Greenland II et les autorités Groenlandaises : sur la même longueur d'onde !


Selon la réglementation en vigueur au Groenland :
« ... Toute expédition doit être équipée au minimum d'une balise de détresse et d'une radio VHF portable ... ». Leur utilisation nécessite l'obtention d'un permis payant accordé par les autorités.
 
 
Permis de radio accordé pour l'utilisation  de la balisse de détresse
(Kannad Marine Safelink Solo) et la radio VHF (Kenwood TH-K2).


... le permis radio en question, que nous venons de recevoir:

«L'administration Radio, par la présente,
accorde à l'expédition " Wings over Greenland II, The Icecap Circumnavigation Project"  l'autorisation d'utiliser des radios VHF ainsi qu'une balise de détresse dans le cadre de la circumnavigation et sur la totalité de la calotte glaciaire. »

Yes  !

jeudi 23 janvier 2014

Sécurité : Enjeux & solution ultime

Lorsqu'en 1988, Fridtjof Nansen [le célèbre explorateur norvégien] et ses 4 compagnons, entament la traversée de la calotte glaciaire du Groenland d'est en ouest , ils savent de toute évidence que leur destinée se résume à deux alternatives : atteindre la côte ouest ; ou bien mourir. Il n'y a alors aucun moyen de secours possible sur la côte est qu'ils viennent d'atteindre dans des conditions périlleuses...

Aujourd'hui, la donne n'est plus tout la fait la même : le sauvetage est désormais potentiellement possible partout. Mais il n'en reste pas moins un aspect particulièrement complexe dans le cas d'expéditions très isolées. Car pour être effectifs, les moyens de sécurité [que ce soit les moyens primaires élaborés pour éviter l'accident, ou ceux secondaires échafaudés pour résoudre les problèmes générés par l'accident] doivent être totalement efficaces, multiples et redondants.

Dans cet esprit, nous emmenons :
- 2 radios VHF : en premier lieu, elles autorisent une communication à distance relative entre nous sur le terrain. Par mauvais temps et en cas de perte de contact visuel, il faut pouvoir se localiser l'un l'autre [à ce sujet, voir l'encart 'Techniques de progression dans le white out' sur http://latitudes-nord.fr/carnets-et-photos/the-elements-expedition-tempetes-sur-le-vatnajoekull]. Les radio VHF sont le moyen le plus simple pour cela. En cas de secours externe, la VHF permet également d'entrer en contact avec les sauveteurs lors de leur approche finale par moyen aérien.

- 2 téléphones satellites (chacun de nous en a un). Dans le cas où l'un d'entre eux tomberait en panne, où il y aurait perte de contact visuel entre nous et pas de communication radio possible, où l'un d'entre nous nécessiterait une assistance que l'autre ne serait pas en mesure de lui apporter sans l'intervention d'une aide externe... Chaque téléphone est accompagné d'une batterie de rechange.

Au-delà de son rôle évident de maillon fondamental dans les process d'appel d'urgence et de secours, le téléphone est un élément garant de notre sécurité au jour le jour : il nous permet de recevoir des informations parfois capitales (bulletin météo) qui peut nous permettre de mieux appréhender notre sécurité... 

Radios comme téléphones nécessitent des sources d'approvisionnement en énergie électrique. Pour respecter la logique des moyens de sécurité et de secours, il faut aussi respecter celle de l'autonomie des moyens d'approvisionnement énergétique : nous emmenons donc deux panneaux solaires et deux batteries de secours et de stockage pour pouvoir recharger les équipements de communication...

Par ailleurs, les conditions de progression à vitesse élevée sur le sol très irrégulier de l'inlandsis sont extrêmement préjudiciables à l'intégrité du matériel [en particulier les équipements électroniques]. La chaine de la sécurité se prolonge donc jusque dans les moyens que nous employons pour assurer la conservation de l'ensemble des éléments nécessaires à cette chaine : ils sont stockés de telle façon à ne pas risquer d'être détruit par les chocs qu'encaissent en permanence les pulkas...

En dépit de toutes ces précautions,  bien des choses peuvent mal tourner. Que faire si, malgré tout, la chaine de sécurité / communication est rompue [si les deux téléphones satellitaires ou les panneaux solaires sont endommagés, si les batteries tampon sont à plat et si nous sommes en difficulté, si l'ensemble de nos unités de communication satellite pré-payées expirent...] alors que nous avons précisément besoin d'aide? 
 
C'est pourquoi les procédures de sauvetage sont extrêmement réglementées par le gouvernement du Groenland et c'est pourquoi ce dernier exige de toute expédition une balise de localisation personnelle (PLB) comme ultime recours pour déclencher un secours. 


Toute expédition est obligée de posséder à minima une balise de détresse personnelle...

...une radio VHF...

... un téléphone sattelite.


La réglementation précise encore:

«5.1.1. Les exigences quant à la Balise de localisation personnelle (PLB) :
  Toute expédition qui a lieu dans des zones inhabitées du nord et de l'est du Groenland, ainsi que sur ​​la banquise ou sur la calotte glaciaire, doit être en possession d'une balise de détresse certifiée. La PLB doit avoir une capacité de transmission continue [grâce à une alimentation interne effective durant au moins 24 heures à une température ambiante de -20 ° C] sur ​​les fréquences 121,5 MHz / (243m Hz) et 406 MHz.
 
PLB, marque Kannad, modèle Safelink Solo.  
En principe, après achat d'un nouvel équipement, nous sommes tous passablement excités à l'idée de l'essayer. Dans ce cas, c'est un peu différent : nous espérons ne jamais avoir à l'utiliser...

mardi 21 janvier 2014

Déjà un pied au Groenland !

Les vols pour Copenhague [Danemark] et Narsarsuaq [Sud Groenland] sont maintenant bookés ! Un pas symbolique dans la concrétisation de cette big aventure qui va nous accaparer 24H/24 pendant près de 65 jours...


vendredi 17 janvier 2014

J -90 / Demande de permis en cours. Le compte-à-rebours est lancé !

Le projet vient d'être soumis aux autorités groenlandaises (Bureau des expéditions, Ministère des affaires intérieures, de la Nature et de l'Environnement) il y a quelques jours. Une demande de permis est en cours. Dossier A-14-23.


Toute expédition opérant en dehors des zones de proximité des lieux habités (en vert sur la carte) est soumis à autorisation du Gouvernement groenlandais.


Pour obtenir cette autorisation, toute expédition opérant dans le parc national du nord-est, au-dessus de la latitude 78° N, doit satisfaire aux exigences suivantes :



Être en possession :
  • d'une assurance SAR (frais de secours et recherche) couvrant un montant de DKK 1,000,000 [134 000 €]. 
  • d'une assurance supplémentaire couvrant les frais d'évacuation de chaque membre de l'expédition, pour un montant de DKK 600,000 [80 500 €].
Pour la petite histoire, nous venons de passer un mois et demi et une quantité indicible d'échanges mails ou téléphone à tenter de trouver un assureur, en France ou à l'étranger, qui veuille bien assurer l'expédition. La seule solution trouvée à ce jour est un assureur groenlandais. Montant de l'assurance entre 5500 et 7000 € ! Dossier en cours...

- Présenter une garantie bancaire signé de 27 000 €, indiquant que l'expédition dispose de fonds suffisants pour être en mesure de payer une éventuelle évacuation de la calotte glaciaire vers la ville la plus proche. La garantie bancaire doit être utilisé dans des situations qui ne sont pas couverts par le SAR et l'assurance d'évacuation médicale. Exemples : expéditionnaire ayant surestimé leurs capacités physiques / psychologiques et ne souhaitant plus poursuivre l'expédition ; présence importante d'eaux de fonte sur la calotte glaciaire qui rendent toute progression impossible ; fondamentalement, toutes les situations qui ne nécessitent ni une opération de recherche et de sauvetage, ni une évacuation médicale.

-
Toute expédition qui a lieu dans des zones inhabitées du nord et de l'est du Groenland, ainsi que sur ​​la banquise ou sur la calotte glaciaire, doit être en possession d'une balise de détresse certifiée. Toutes les expéditions
doivent également être en possession de postes de radio VHF marines et d'au minimum un téléphone satellite.

- L'usage d'une balise de détresse et de radios VHF nécessite un permis qui doit être sollicité auprès de l'administration responsable.

- Toute expédition opérant dans le Parc National du Groenland
doivent être en possession d'une arme à feu ainsi que de moyens de dissuasion des ours polaires. Le calibre minimum de l'armes est 30.06 (7,62 mm), en conformité avec le décret sur ​​la protection et la chasse des ours polaires. Cette armes ne peut être utilisée qu'en cas de légitime défense. Toute expédition dans le parc national doit faire la demande d'obtention d'un permis d'arme à feu auprès de la police du Groenland.