Nous sommes arrivés dans le monde du snowkite par le biais des expéditions
polaires : introduire une pratique à forte technicité, ainsi que le
plaisir de la glisse et de la vitesse, dans l'activité répétitive
et laborieuse que sont souvent les longues expéditions à ski en
région polaire, fut notre principale motivation. Mais les années
passants, nous nous sommes pris au jeu et sommes peu à peu devenus
de vrais snowkiters. Ou presque (nous boudons toujours un peu les
spots fréquentés et étriqués de nos régions ;-) ! Chaque semaine
d'hiver, nous déballons nos voiles dans quelques coins reculés de
nos montagnes...
Mais
nous n'oublions pas nos premières amours pour autant. Aussi, nous
élaborons depuis un an un nouveau projet de longue expédition à
travers les terres polaires. Nous y consacrerons une future news,
promis !
Quoiqu'il
en soit, nous sommes aujourd'hui des kiteurs plus expérimentés que
lors de notre grande traversée du Groenland, et nous avons acquis
une connaissance pratique des spécificités aérologiques des
grandes calottes glaciaires. Il était donc naturel de repenser
complètement le choix des ailes pour ce nouveau projet et de tenter
de trouver les "outils" les plus adaptés.
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Cornelius
dans le cirque de Bukkeskinns, contreforts du Hardangerjökulen, Norvège. Flysurfer Speed 4 10 Deluxe |
Nous savons aujourd'hui que le succès d'une expédition de grande ampleur en snowkite repose sur quelques critères simples :
- bien entendu, il faut être capable de progresser sous voile dans toutes les conditions. Mais il faut surtout (et contrairement à l'idée que l'on peut s'en faire) savoir "engranger" les kilomètres dans des vents faibles à très faibles...
- avoir certes un quiver complet et efficace pour progresser dès 7 noeuds de vent et jusqu'à près de 40. Pour autant, il faut absolument restreindre le nombre de voiles ! Ce, moins pour limiter le poids et le volume embarqué que pour simplifier la question primordiale et permanente du choix de l'aile : à une vitesse de vent donné ne doit correspondre qu'une seule voile ! Leurs plages d'utilisation ne doivent donc pratiquement pas se recouper.
- En effet, le gain de kilomètres quotidien n'est pas subordonné à la vitesse de pointe mais à la moyenne que le team est capable de soutenir. Aussi, savoir faire le bon choix de voile à tout instant (savoir temporiser une envie de changement ou au contraire mettre rapidement en oeuvre un changement devenu nécessaire) est tout aussi important que de savoir tirer le meilleur profit d'une aile en plage basse, moyenne et haute. Ne pas pouvoir hésiter entre deux voiles est donc un gage d'efficacité.
- Par ailleurs, avec une progression quotidienne de 10 heures ou plus dans un environnement hostile et très isolé, et ce pendant plus de 50 jours, il nous semble normal de considérer le confort de pilotage comme un paramètre de première importance. Il sera le garant d'une économie d'énergie, d'un meilleur rendement et d'une prise de risque amoindrie...
- Pour autant, le paramètre confort ne doit pas gréver le facteur performance de l'aile : rapidité de progression, facilité à caper dans des allures délicates [près serré, grand largue], potentiel homogène de l'aile en plage basse et haute... Pour la grande aile (pour les vents inférieurs à 10 noeuds), son aptitude à décoller / redécoller, à voler et à générer de la puissance dans du très light est évidemment de première importance.
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Flysurfer Speed 4 10 Deluxe |
Trouver le meilleur compromis confort de pilotage / performance de l'aile n'est pas simple car ces deux paramètres sont souvent antagoniques. Flysurfer, qui propose des ailes aux profils rapides, mais stables grâce à la conception en caisson fermée, et agréables à piloter grâce à un depower efficace, semble actuellement les plus proches de l'équation parfaite que nous recherchons. En optant pour des Speed 3ème et 4ème génération, pour les vents inférieurs à 25 noeuds, nous devrions avoir des outils adaptés à nos ambitions...
S'il
est plus que probable que nous perdrons un peu en confort
d'utilisation lorsque les ailes seront au sol (lors des pauses ou du
pliage), leur stabilité en vol, l'efficacité du depower et leur
large plage de vent, leur capacité à remonter au vent ou à se
caler durablement dans la fenêtre, le fond de puissance de la Speed
3 19 et sa capacité à redécoller dans du vent très faible seront
autant d'avantages qui devraient augmenter notre rendement moyen de
progression sur la glace, sans pour autant faire de compromis sur le
confort de pilotage.
Photos : Cornelius Strohm & Michael
Charavin
Textes : Michael pour WOG.
Textes : Michael pour WOG.
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Speed 3 19 Deluxe |